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- Culture
Noir, hom*osexuel, extraverti, il connut un succès précoce mais une reconnaissance tardive dans l’Amérique de la ségrégation, du refus de la différence, du poids du religieux.
ParSylvain Siclier
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ARTE – VENDREDI 5AVRIL À 22H25 – DOCUMENTAIRE
Il s’était régulièrement présenté comme ayant été l’«initiateur» («originator»), le «libérateur» («emancipator»), l’«architecte du rock’n’roll». Comme lorsque, en larmes, profondément ému, il avait reçu, en1997, un Merit Award aux American Music Awards, en reconnaissancepour sa carrière.
Cette séquence, qui arrive vers la fin du documentaire Little Richard: I Am Everything, de Lisa Cortes, montre Richard Wayne Penniman, dit «Little Richard» (1932-2020), loin de l’exubérance qui aura été la marque de sa vie d’artiste.
Classique dans sa forme – courts extraits de concerts, d’émissions de télévision, approche chronologique, témoignages d’artistes ou de proches, journalistes, musicologues, propos de Little Richard –, le film intéresse par un parti pris. Celui de privilégier l’étude de la personnalité du chanteur, pianiste et auteur-compositeur aux nombreux succès à la fin des années 1950 (Tutti Frutti, Long Tall Sally, Rip It Up, Lucille, Good Golly Miss Molly, Jenny Jenny…), tiraillé entre ses préférences sexuelles pour les hommes, la fête, l’excès et l’idée du péché.
Prêcheur dans les années 1970
A des sociologues, il revient aussi de placer le parcours de Little Richard plus globalement dans l’Amérique de la ségrégation, du refus de la différence, du poids du religieux dans le quotidien.
Né le 5décembre1932, à Macon, dans l’Etat de Géorgie, Little Richard, petit, «avec une jambe plus courte que l’autre et un bras plus long que l’autre», est élevé dans une famille de douze enfants. Son père, maçon et pasteur rigoriste, qui ne voit pas de problèmes à tenir un night-club et à vendre de l’alcool de contrebande, le chasse quand il s’aperçoit que l’adolescent aime se travestir, se maquiller.
Lire aussi | Le chanteur américain Little Richard, l’«architecte du rock’n’roll», est mort
Son hom*osexualité, Little Richard va tour à tour la revendiquer («j’ai été le premier gay») ou la rejeter, comme lorsque, devenu prêcheur dans les années 1970, sans pour autant cesser de se produire en concert, il déclame: «Oh Dieu, sauve-moi! (…) J’aime les hommes, c’est contre-nature.»
Enfant noir, il subit le racisme. Artiste noir, il laisse passer, entre des blagues, la peine et la colère de n’avoir été reconnu que trop tardivement comme l’un des grands créateurs du rock’n’roll, mettant cela sur le compte de la couleur de sa peau. «Les Blancs ne voulaient surtout pas que leurs gamins écoutent un vieux Noir plein de graisse qui chante, hurle et transpire. Alors ils ont collé ces chansons aux fesses de Blancs. D’abord Elvis [Presley], et puis Pat Boone.»
Le Monde Ateliers
Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences DécouvrirEt même si la jeunesse, sans distinction, l’a fêté dans les années 1950, que de nombreux artistes blancs le révèrent (les Beatles, les Rolling Stones, Tom Jones, David Bowie…), il dira, lors de la même cérémonie des American Music Awards, en1997: «Il en aura fallu du temps.»
Little Richard: I Am Everything, de Lisa Cortes (EU., 2023, 97min).
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Sylvain Siclier
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